Ravageurs du colza Après le charançon, les altises deviennent résistantes aux pyréthrinoïdes
Les résistances aux pyréthrinoïdes ont été détectées un peu partout sur le territoire sur charançon du bourgeon terminal et, très récemment, sur altises d’hiver. Terres Inovia incite à modifier sensiblement les pratiques dès la prochaine campagne, pour éviter une propagation très rapide des résistances à l’ensemble du territoire.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En 2014-2015, la présence de populations résistantes aux pyréthrinoïdes de charançon du bourgeon terminal a été confirmée et celle d'altises d'hiver détectée. Il est nécessaire de changer les pratiques pour éviter la généralisation du phénomène à l’ensemble du territoire, compte tenu du type de résistance en jeu et des pratiques actuelles qui utilisent très largement les pyréthrinoïdes à l’automne. Terres Inovia recommande de limiter les interventions sur charançon et altise en respectant scrupuleusement les seuils d’intervention à partir d'une observation précise des infestations, en lien avec l’état du couvert lors de la prise de décision. L’usage des pyréthrinoïdes seuls doit être limité au maximum.
Le colza est sensible aux altises des crucifères ou petites altises de la levée jusqu’au stade 3 à 4 feuilles. La décision d’intervention se base sur l’observation d’attaques sur plantes avec un seuil de 8 pieds attaqués sur 10 correspondant à un fort risque de perte de pieds. Ce seuil peut être abaissé à 3 pieds sur 10 en cas de levée tardive (après le 1er octobre). Si une intervention est nécessaire, il est recommandé de n’intervenir qu’une fois sur adulte en utilisant si possible un organophosphoré seul afin de limiter la pression de sélection liée aux pyréthrinoïdes qui doivent être conservés pour une éventuelle utilisation sur larves. Cette intervention sur adulte n’aura aucun impact sur les infestations larvaires qui peuvent être visibles à l’entrée de l’hiver. C’est pourquoi, elle doit rester exceptionnelle et n’intervenir qu’en cas de mise en danger du peuplement des parcelles.
Viser les larves d'altises
La meilleure stratégie vise à intervenir directement sur les larves. Le colza est sensible à leurs attaques du stade 5-6 feuilles à la reprise de végétation. Il est conseillé de surveiller les parcelles, tous les mois d'automne et d'hiver, en observant les pétioles et en coupant longitudinalement le cœur des plantes (méthode Berlèse). N’intervenir qu’en cas d’observation d’au moins une larve dans les pétioles des feuilles de 7 pieds sur 10 ou de 2-3 larves par plante. Si une intervention est nécessaire, Terres Inovia recommande l’utilisation d’un produit à base de pyréthrinoïde seul dans les secteurs où aucun problème de résistance n’a été détecté et, sinon, d'un produit associant un pyréthrinoïde à un organophosphoré pour limiter la pression de sélection.
Un traitement d'entrée hiver contre le charançon du bourgeon terminal devrait également être efficace sur larves d’altise si elles sont présentes et sensibles au traitement. Les néonicotinoïdes ne doivent pas être utilisés contre les altises d’hiver (adultes ou larves) car réservés à l’usage pucerons.
La protection contre le charançon du bourgeon terminal passe par le contrôle des adultes à l’automne pour limiter les pontes car une fois dans les plantes, les larves ne sont plus atteintes par les insecticides. En cas d’intervention nécessaire, Terres Inovia conseille d'utiliser préférentiellement un produit associant un pyréthrinoïde et un organophosphoré. Un pyréthrinoïde seul pourra être appliqué une seule fois dans les secteurs où il n’existe pas de problèmes de résistance. Ne pas dépasser un traitement. Si un traitement est réalisé avec du Protéus sur pucerons et qu’il coïncide avec la date du traitement charançon, alors il ne sera pas nécessaire d’intervenir spécifiquement contre celui-ci.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :